KARANÎYA METTA SUTTA
(SUTRA DE LA BONTE BIENVEILLANTE )
Voici ce qui doit être accompli par celui qui est sage, qui recherche le bien et a obtenu la paix. Qu’il soit appliqué, droit, parfaitement droit, sincère, humble, doux, sans orgueil, Content de toute chose et joyeux ; qu’il ne se laisse pas submerger par les affaires du monde. qu’il ne se charge pas du fardeau des richesses, que ses sens soient maîtrisés ; qu’il soit sage, sans être hautain et ne convoite pas des biens de famille.
Qu’il ne fasse rien qui soit mesquin et que les sages puissent réprouver. Que tous les êtres soient heureux.
Qu’ils soient en joie et en sûreté. Toute chose qui est vivante, faible ou forte, élevée, longue ou grande moyenne, courte ou petite, visible ou invisible, proche ou lointaine, née ou à naître, que tous ces êtres soient heureux.
Que nul ne déçoive un autre ni ne méprise personne ; que nul, par colère ou par haine, ne souhaite de mal à un autre.
Ainsi qu’une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant, ainsi avec un esprit sans entraves doit-on chérir toute chose vivante avec une bonté bienveillante envers le monde entier et un esprit sans entraves, au dessus, au dessous et tout autour, sans limitation, sans haine et sans aversion.
Etant debout ou en marchant, assis ou bien couché, tant que l’on est éveillé, on doit cultiver cet esprit. » Telle est la vie divine dans ce monde. »
Abandonnant les fausses opinions, vertueux, possédant la vision pénétrante, débarrassé des appétits des sens, l’homme pur ne connaîtra plus de renaissances.
Le Brâhmana
Celui là, je l’appelle un Brâhmana.
Toutes les formations sont impermanentes. Lorsque qu’on a parfaitement pénétré ce fait, on est délivré de la souffrance. C’est là la voie de la libération.
Toutes les formations sont dukkha. Lorsque qu’on a parfaitement pénétré ce fait, on est délivré de la souffrance. C’est là la voie de la libération.
Toutes les formations sont sans soi. Lorsque qu’on a parfaitement pénétré ce fait, on est délivré de la souffrance. C’est là la voie de la libération.
Celui qui n’est point actif, alors que c’est le temps d’être actif, qui jeune et fort, s’abandonne à la paresse, dont la volonté et l’esprit sont sans énergie, ce paresseux ne trouvera jamais la voie de la connaissance. Veillez sur vos propos, dominez votre esprit, n’engendrez pas de conséquences néfastes avec votre corps. L’homme qui suivra cette triple route réalisera la voie des sages.
De la méditation naît l’intelligence, de l’absence de méditation naît l’égarement de l’intelligence. Que celui qui connaît cette double voie se dirige du côté où l’intelligence s’accroît.
Résiste avec énergie au torrent, ô Brâhmana, Ayant compris comment se dissolvent les formations tu comprendras cela qui n’est pas formé.
Ce ne sont pas les cheveux tressés, ni la naissance, ni les richesses qui font le Brâhmana. Celui en qui réside la vérité et la justice, celui-là est bienheureux, celui.-là est un Brâhmana. A quoi bon les cheveux tressés ?
Ô fou ! A quoi bon un vêtement en peau de chèvre ? Le désordre est en toi, tu ne soignes que l’extérieur.
Je n’appelle point un Brâhmana celui qui est issu de telle origine ou né de tels parents. Celui là peut être arrogant, celui là peut être riche.
Celui qui est pauvre et détaché de tout, celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui ayant brisé tous les liens, inaccessible à la crainte, est libre de toute servitude et inébranlable, celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui a brisé la courroie, la corde et la sangle, qui a détruit tout obstacle, qui est éveillé ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui là sur lequel le plaisir des sens glisse comme l’eau sur une feuille de lotus ou la graine de moutarde sur une pointe d’aiguille, celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui, en ce monde a su mettre un terme à sa douleur, qui a déposé son fardeau, que rien ne peut troubler, celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui dont la science est profonde, qui possède la sagesse, qui discerne la voie droite de voie fausse, qui a atteint le plus haut but ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui se tient à l’écart, à la fois des laïques et des religieux, qui se contentant de peu ne va pas frapper aux portes ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui n’use de violence ni envers les faibles, ni envers les forts, qui ne prend la vie ni d’une manière ni d’une autre ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui est tolérant avec les intolérants, doux avec les violents, sans cupidité parmi les hommes cupides ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui de qui sont tombés l’envie, la haine, l’orgueil et l’hypocrisie, comme tombe la graine de moutarde placée sur la pointe d’une aiguille ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui fait entendre des paroles instructives, véridiques, sans rudesse, qui n’offense personne ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui ne convoite plus rien, ni en ce monde, ni en un autre, qui est détaché de tout, inaccessible au trouble ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui n’a plus d’attaches, que le savoir préserve des » pourquoi ? » qui a atteint la profondeur où la mort n’est plus ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui dans sa sérénité, sa paix inaltérable brille semblable à la lune sans tache, qui a tari, en lui, la source de toute joie ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui a traversé la route boueuse, lemonde difficile à traverser du samasara, qui ayant achevé la traversée et atteint l’autre rive est réfléchi, ferme, exempt de doutes, d’attachements et satisfait ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui, délaissant tous liens avec les hommes, s’est élevé au-dessus de tout lien divin, qui est libéré de tous les liens ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
Celui qui a rejeté ce qui est cause du plaisir et ce qui cause de déplaisir, qui est impassible, délivré de toutes racines, le héros qui s’est élevé audessus tous les mondes ; celui-là je l’appelle un Brâhmana.
SACCA VIBHANGA SUTTA
LE SUTRA DE LA VÉRITÉ
Amis, quelle est la vérité de la voie menant à la fin de la souffrance ?
Ce n’est que le Noble Sentier Octuple, à savoir : Compréhension Juste, Pensée Juste, Parole Juste, Action Juste, Moyen d’Existence Juste, Effort Juste, Attention Juste, Concentration Juste.
Amis, qu’est-ce que la Compréhension Juste ?
C’est en fait, amis, la connaissance de la souffrance, l’apparition de la souffrance, la cessation de la souffrance, le sentier menant à la cessation de la souffrance. Amis, telle est la Compréhension Juste.
Amis, qu’est-ce que la Pensée Juste ?
La pensée du renoncement, de l’affranchissement de la méchanceté, de l’affranchissement, de la cruauté.
Amis, telle est la pensée juste.
Amis, qu’est-ce que la Parole Juste ?
C’est s’abstenir de mentir, de calomnier, de parole dure, de parole inutile. Amis, telle est la Parole Juste Amis, qu’est-ce que l’action juste ? C’est s’abstenir de tuer, de voler, de commettre l’adultère. Amis, telle est l’Action Juste.
Amis, qu’est-ce que le Moyen d’Existence Juste ?
Amis, c’est un noble disciple renonçant aux moyens de vivre illicites pour mener une vie honnête. Amis, tel est le Moyen d’Existence Juste.
Amis, qu’est-ce que l’Effort Juste ?
C’est un disciple qui espère, lutte, s’efforce, maîtrise son mental, s’exerce pour combattre l’apparition du Mal et de mauvaises pensées. Il espère, lutte, s’efforce, maîtrise son mental, s’exerce pour l’apparition de bonnes pensées. Il espère, lutte, s’efforce, maîtrise son mental, s’exerce pour la stabilité, pour l’absence de confusion, pour la croissance, la plénitude, et la culture du mental, pour la consolidation des bonnes pensées apparues ; Amis, tel est l’effort juste.
Amis, qu’est-ce que l’attention juste ?
Amis, c’est un disciple qui vit en voyant le corps dans sa réalité, zélé, réfléchi, attentif, discipliné dans un monde sans cupidité ni découragement ; qui vit en voyant le sentiment dans sa réalité, zélé, réfléchi, attentif, discipliné dans un monde sans cupidité ni découragement ; qui vit en voyant le mental dans sa réalité, zélé, réfléchi, attentif, discipliné dans un monde sans cupidité ni découragement. Amis, telle est l’attention juste.
Amis, qu’est-ce que la Concentration Juste ?
C’est un disciple détaché des plaisirs des sens, détaché des états mentaux malsains, qui entre et demeure dans le premier jhana, accompagné par une pensée appliquée et soutenue avec une extase et un bonheur nés lors de la retraite. Avec le fléchissement de la pensée appliquée et soutenue il entre et demeure dans le deuxième jhana, qui possède une confiance interne et une unification de la pensée, est sans pensée appliquée ni soutenue, et est rempli d’extase et de bonheur nés lors de la concentration.
Avec la disparition de l’extase, il demeure dans l’équanimité, attentif et judicieux,
et il expérimente sur sa propre personne ce bonheur dont la noble personne dit : » heureux celui qui vit dans l’équanimité et est attentif « .
Alors il entre et demeure dans le troisième jhana.
Avec l’abandon du plaisir et de la souffrance, et avec la précédente disparition de joie et peine, il entre et demeure dans le quatrième jhana qui n’a ni douleur ni plaisir et possède la pureté de l’esprit grâce à l’équanimité.
Amis, telle est la Concentration Juste.
Amis, telle est la vérité de la voie menant à la fin de la souffrance.
Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.
Mangala sutta
SUTTA DES BENEDICTIONS
Ainsi ai-je entendu.
Une fois, alors que le Béni demeurait dans la cité de Sâvatthi au parc Jeta dans le Monastère d’Anâthapindika, un déva d’une radieuse beauté apparut vers minuit, s’approcha du Béni et le saluant avec respect se tint debout à son côté.
Alors s’adressant au Béni il dit : Nombreux sont les dieux et les hommes qui discutent entre eux sur les bénédictions qui donnent le bonheur. Pour ceux qui cherchent à connaître les véritables choses bienfaisantes ; O vous le très excellent, je vous en prie, veuillez expliquer les bénédictions.
Et le Bouddha dit ceci :
Ne pas être associé à des fous mais vivre auprès des sages. Rendre hommage à ceux qui méritent d’être honorés. Cela est une grande bénédiction.
Vivre dans un endroit qui procure de nombreux avantages, avoir le bénéfice de mérites accomplis antérieurement, être désireux de faire le bien. Cela est une grande bénédiction.
Etre instruit en science et en art, être discipliné et cultivé, dire des paroles justes. Cela est une grande bénédiction.
Prendre soin de ses parents, bien traîter ses proches, accomplir des actions justes. Cela est une grande bénédiction.
Etre charitable, se conduire honnêtement, avoir soin de sa famille, accomplir des actes méritoires. Cela est une grande bénédiction.
S’abstenir de méchanceté, renoncer aux intoxicants, être attentif, être persévérant dans le bien. Cela est une grande bénédiction.
Se conduire avec dignité et douceur, être content et reconnaissant, entendre la Doctrine aux jours heureux. Cela est une grande bénédiction.
Etre patient, être courtois, rechercher la compagnie des sages, parler de la Loi au juste moment. Cela est une grande bénédiction.
Etre tranquille, vivre chaste, avoir la vision intérieure profonde de la Vérité supérieure, avoir la compréhension absolue du Nibbâna. Cela est une grande bénédiction.
Au milieu de toutes les conditions de la vie demeurer avec un esprit inébranlable, être libre de douleur, d’attachement et de peur. Cela est une grande bénédiction.
Ceux qui suivent ces principes, ceux-là ne seront jamais vaincus, mais ils iront toujours vers le bonheur et pour eux. cela sera une grande bénédiction.
Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
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SUTTA DES JOYAUX
Vous tous, les esprits de la terre ou des cieux ici assemblés, prêtez attention. Puissiez vous être heureux et écouter attentivement.
Ecoutez, tous esprits, soyez bienveillants pour la race des hommes qui vous donnent du mérite par leurs offrandes jour et nuit. Protégez-la donc de toutes vos forces.
Quoiqu’il existe dans ce monde, ou dans un autre monde, ou dans les cieux, si précieux que ce soit, rien ne peut égaler le Tathâgata.
Ce joyau excellent se trouve dans le Bouddha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Le Cakya Muni dans sa parfaite tranquillité a prêché la doctrine de la paix parfaite.
Ce joyau excellent se trouve dans le Dhamma.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
La méditation pure, ininterrompue, enseignée par le Bouddha, ne peut être égalée par aucune autre méditation.
Ce joyau excellent se trouve dans le dhamma.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Les quatre sortes de fidèles disciples qui sont divisés en huit classes, formant quatre paires loués par les vertueux, sont dignes de recevoir les offrandes. Ce qui leur sera donné portera un grand fruit.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Ceux qui, l’esprit fermement établi, avancent dans l’enseignement de Gautama ont obtenu le plus haut Nibbana. Obtenant cette paix ils s’en réjouissent.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Ainsi qu’une borne bien établie en terre n’est pas ébranlée par le vent des quatre directions, tel est le sage qui a pénétré les Quatre Nobles Vérités.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette Vérité que tous les êtres soient heureux.
Celui qui a compris le sens des Quatre Nobles Vérités bien enseignées par Lui, à la profonde sagesse, bien qu’il ne soit pas totalement libéré il est assuré de n’avoir pas une huitième renaissance.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Simultanément avec la perception du Sentier, ayant la vision éclairée, il se sépare de trois choses : l’illusion du « moi », le doute, la croyance aux rites et cérémonies. Il ne peut renaître dans les quatre états malheureux. Il est incapable de commettre les six grands crimes.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Même s’il fait quelque mal, avec le corps, la parole ou l’esprit, il est incapable de le dissimuler, car c’est impossible pour celui qui est entré dans le sentier.
Ce joyau excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Comme la forêt qui s’épanouit dans toutes ses fleurs au printemps, tel est le Dhamma menant au Nibbâna prêché par le Bouddha, par compassion pour tous les êtres. Ce joyau excellent se trouve dans le Bouddha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Excellent parmi les excellents, qui donne et qui apporte ce qui est excellent, l’Incomparable a prêché le Dhamma incomparable.
Ce joyau excellent se trouve dans le Bouddha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Le passé est détruit, le futur indéterminé, leur esprit sans passions est détaché du devenir, ils ont détruit la graine, les désirs sont absents, les Sages se sont éteins comme une lampe sans huile.
Ce joyaux excellent se trouve dans le Sangha.
Par cette vérité que tous les êtres soient heureux.
Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
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DHAMMA-CAKKAPPA VATTANA-SUTTA
Les quatre Vérités des nobles
(LE SERMON DE BENARES)
Ainsi ai-je entendu : Une fois, le Bienheureux séjournait au parc aux Daims, à Isipatana, près de Bénarès. Il s’adressa aux cinq moines et dit :
» Ô moines, il existe deux extrêmes qui doivent être évités par un religieux. Quels sont ces deux extrêmes ? S’adonner aux plaisirs des sens, ce qui est inférieur, vulgaire, mondain, ignoble et engendre de mauvaises conséquences, et s’adonner aux mortifications, ce qui est pénible, ignoble et engendre de mauvaises conséquences. Sans aller à ces deux extrêmes, ô moines, le Tathàgati a découvert la Voie du Milieu qui prodigue la vision, qui donne la connaissance, qui conduit à la quiétude, à la sagesse, à l’éveil et à l’émancipation.
» Et quelle est, ô moines, cette Voie du Milieu que le Tathàgata a découverte et qui prodigue la vision, qui donne la connaissance, qui conduit à la quiétude, à la sagesse, à l’éveil et à l’émancipation ?
Ce n’est que le Noble Sentier Octuple, à savoir :
– la vue juste,
– la pensée juste,
– la parole juste,
– l’action juste,
– le moyen d’existence juste,
– l’effort juste,
– l’attention juste,
– la concentration juste.
Cela est, ô moines, la Voie du Milieu que le Tathàgata a découverte, qui prodigue la vision, qui donne la connaissance, qui conduit à la quiétude, à la sagesse, à l’éveil et à l’émancipation.
» Voici, ô moines, la Vérité Noble dite dukkha 3 : La naissance est dukkha, la vieillesse est aussi dukkha, la maladie est aussi dukkha, la mort est aussi dukkha, être uni à ce que l’on n’aime pas est dukkha, être séparé de ce que l’on aime est dukkha, ne pas obtenir ce que l’on désire est aussi dukkha. En résumé, les cinq agrégats d’attachement’ sont dukkha.
» Voici, ô moines, la Vérité Noble dite la cause du dukkha : C’est cette « soif » qui produit la ré-existence et le re-devenir, qui est liée à une avidité passionnée et qui trouve une nouvelle jouissance tantôt ici, tantôt là, c’est-à-dire la soif des plaisirs des sens, la soif de l’existence et du devenir et la soif de la nonexistence.
» Voici, ô moines, la Vérité Noble dite la cessation du dukkha : C’est la cessation complète de cette » soif « , la délaisser, y renoncer, s’en libérer, s’en débarrasser.
» Voici, ô moines, la Vérité Noble dite le sentier conduisant à la cessation du dukkha : C’est le Noble Sentier Octuple, à savoir : la vue juste, la pensée juste, la parole juste, l’action juste, le moyen d’existence juste, l’effort juste, l’attention juste et la concentration juste.
» Ô moines, c’est avec la compréhension Ceci est la Vérité Noble dite dukkha » que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant 4, s’est élevée en moi la vision s’est élevée en moi la connaissance, s’est élevée en moi la sagesse, s’est élevée en moi la science, s’est élevée en moi la-lumière,
» Ô moines, c’est avec la compréhension : » Cette vérité Noble dite dukkha doit être comprise » que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance
» Ô moines, c’est avec la compréhension : » Cette Vérité Noble dite dukkha a été comprise » que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance.
» Ô moines, c’est avec la compréhension : « Ceci est la Vérité Noble dite la cause du dukkha » que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance.
» Ô moines, c’est avec la compréhension : » Cette Vérité Noble que la cause du dukkha doit être détruite — que, les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance.
» Ô moines, c’est avec la compréhension : » Cette Vérité Noble dite la cause du dukkha a été détruite » que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance.
» Ô moines, c’est avec la compréhension : » Ceci est la Vérité Noble dite la cessation du dukkha » que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance.
» Ô moines, c’est avec la compréhension : » Cette Vérité Noble dite la cessation du dukkha doit être atteinte » que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance.
» Ô moines, c’est avec la compréhension : « Cette Vérité Noble dite la cessation du dukkha a été atteinte » que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance.
» Ô moines, c’est avec la compréhension que Ceci est la Vérité Noble dite le chemin conduisant à la cessation du dukkha que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance.
» Ô moines, c’est avec la compréhension. » Cette Vérité Noble dite le chemin conduisant à la cessation du dukkha doit être pratiquée » que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance.
» Ô moines, c’est avec la compréhension : « Cette Vérité Noble dite le chemin conduisant à la cessation du dukkha a été pratiquée » que, dans les choses qui n’avaient pas été entendues auparavant, s’est élevée en moi la vision, s’est élevée en moi la connaissance, s’est élevée en moi la sagesse, s’est élevée en moi la science, s’est élevée en moi la lumière.
» Ô moines, tant que cette vision et connaissance réelle des quatre Vérités Nobles sous leurs trois aspects et dans leurs douze modalités n’était pas absolument claire en moi, aussi longtemps je n’ai pas proclamé à ce monde avec ses dieux, avec ses Mâra(s) et ses Brahmà(s), ses troupes de religieux et de prêtres, ses êtres divins et humains, que j’avais atteint l’incomparable et suprême connaissance.
Cependant, ô moines, lorsque cette vision et connaissance réelle des quatre Vérités Nobles sous leurs trois aspects et dans leurs douze modalités me devint parfaitement claire, alors seulement j’ai proclamé à ce monde avec ses dieux, avec ses Mara(s) et ses Brahmâs, ses troupes de religieux et de prêtres, ses êtres divins et humains, que j’avais atteint l’incomparable et suprême connaissance.
Et la connaissance profonde s’est élevée en moi : » Inébranlable est la libération de ma pensée, cela est ma dernière naissance, il n’y aura plu d’autre existence. »
Ainsi parla le Bienheureux. Les cinq moines, contents, se réjouirent des paroles du Bienheureux.
(Samyutta-Nikâya v, 420-424 ; cf. Vinaya Pitika. 1, 110-1-12.)
Sources: Compilation proposée par Gilles PRIN
Ce travail qui nous permet d’accéder aux textes en français est un ensemble de sutras parmi les plus importants afin de pouvoir les étudier sans recourir à plusieurs livres. Merci Gilles pour ce partage.
Samaññaphala Sutta
Les fruits de la vie contemplative
(D’après la traduction du Pâli à l’Anglais par Thanissaro Bhikkhu.)
J’ai entendu qu’à une occasion le Béni du Ciel demeurait à Rajagaha, dans le Parc des Manguiers de Jivaka Komarabhacca, avec une grande communauté des moines — 1250 moines en tout. Or à cette époque — comme c’était le jour d’observance, la nuit de pleine lune de la saison des lys d’eau, le quatrième mois des pluies — le roi Ajatasattu du Magadha, le fils de la reine Videha, était assis sur la terrasse du toit de son palais entouré par ses ministres.
Alors il se sentit inspiré de s’exclamer : « Qu’elle est merveilleuse cette nuit de plein lune! Qu’elle est belle… Qu’elle est plaisante… Qu’elle est inspirante… Qu’elle est auspicieuse cette nuit de pleine lune! Quel prêtre ou contemplatif devrions-nous visiter ce soir qui pourrait alléger et apporter paix à notre esprit ? »
Lorsque ceci fut dit, l’un des ministres dit au roi : « Votre majesté, il y a Purana Kassapa, le chef d’une communauté, le chef d’un groupe, le maître d’un groupe, honoré et célèbre, estimé comme étant saint par la masse des gens. Il est âgé, depuis longtemps il a quitté le foyer, il est avancé en années, dans la dernière phase de sa vie. Votre majesté devrait lui rendre visite. Peut-être que si vous lui rendiez visite, il allégerait et apporterait la paix à votre esprit. »
Lorsque ceci fut dit, le roi resta silencieux.
Alors un autre ministre dit au roi : « Votre majesté, il y a Makkhali Gosala… »… « Votre majesté, il y a Ajita Kesakambalin… »… « Votre majesté, il y a Pakudha Kaccayana… »… « Votre majesté, il y a Sañjaya Belatthaputta… »… « Votre majesté, il y a Nigantha Nataputta, le chef d’une communauté, le chef d’un groupe, le maître d’un groupe, honoré et célèbre, estimé comme étant saint par la masse des gens. Il est âgé, depuis longtemps il a quitté le foyer, il est avancé en années, dans la dernière phase de sa vie. Votre majesté devrait lui rendre visite. Peut-être que si vous lui rendiez visite, il allégerait et apporterait la paix à votre esprit. »
Lorsque ceci fut dit, le roi resta silencieux.
Maha-parinibbana Sutta
Première partie
Au Magadha
1. Ainsi l’ai-je entendu. Un jour le Béni du Ciel demeurait à Rajagaha, sur la colline appelée Pic du Vautour. A cette époque, le roi de Magadha, Ajatasattu, fils de la reine Videhi, voulut faire la guerre aux Vajjis. Il parla de la sorte : « Ces Vajjis, puissants et glorieux comme ils le sont, je vais les annihiler, je vais les faire périr, je vais complètement les détruire. »
2. Et Ajatasattu, le roi de Magadha, s’adressa à son premier ministre, le brahmane Vassakara, en disant : « Allons, brahmane, va trouver le Béni du Ciel, rends-lui hommage en mon nom à ses pieds, souhaite lui bonne santé, force, aisance, vigueur, et réconfort, et dis-lui ceci : ‘O Seigneur, Ajatasattu, le roi de Magadha, désire faire la guerre aux Vajjis. Il a dit de la sorte : « Ces Vajjis, puissants et glorieux comme ils le sont, je vais les annihiler, je vais les faire périr, je vais complètement les détruire. »‘ Et quoi que te réponde le Béni du Ciel, garde-le bien à l’esprit et informe m’en ; car les Tathagatas ne parlent pas faussement. »
3. « Très bien, sire, » dit le brahmane Vassakara en assentiment à Ajatasattu, roi de Magadha. Et il ordonna qu’un grand nombre de voitures magnifiques fut préparé, en monta un lui-même, et accompagné par le reste, sortit de Rajagaha en direction du Pic du Vautour. Il poursuivit aussi loin que put aller la voiture, puis, en étant descendu de voiture, il s’approcha du Béni du Ciel à pied. Après avoir échangé de courtoises salutations avec le Béni du Ciel, de même que bien des paroles agréables, il s’assit d’un côté et s’adressa comme suit au Béni du Ciel : « Vénérable Gotama, Ajatasattu, le roi de Magadha, rend hommage aux pieds du Vénérable Gotama et lui souhaite bonne santé, force, aisance, vigueur, et réconfort. Il désire faire la guerre aux Vajjis, et il s’est prononcé de la sorte : ‘Ces Vajjis, puissants et glorieux comme ils le sont, je vais les annihiler, je vais les faire périr, je vais complètement les détruire.' »
Conditions du bien-être d’une nation
4. A ce moment le Vénérable Ananda se tenait derrière le Béni du Ciel, en train de l’éventer, et le Béni du Ciel s’adressa ainsi au Vénérable Ananda : « Qu’as-tu entendu, Ananda : est-ce que les Vajjis se rassemblent fréquemment, et est-ce que leurs rassemblement sont bien courus ? »
« J’ai entendu dire, Seigneur, qu’il en est ainsi. »
« Pour le moment, Ananda, comme c’est le cas, on peut s’attendre à la croissance des Vajjis, pas à leur déclin.
« Qu’as-tu entendu, Ananda : est-ce que les Vajjis s’assemblent et se dispersent en paix et s’occupent de leurs affaires en concorde ? »
« J’ai entendu dire, Seigneur, que c’est ce qu’ils font. »
« Pour le moment, Ananda, comme c’est le cas, on peut s’attendre à la croissance des Vajjis, pas à leur déclin.
« Qu’as-tu entendu, Ananda : est-ce que les Vajjis n’ont ni promulgué de nouveaux décrets ni aboli ceux qui existent, mais procèdent en accord avec leurs antiques constitutions ? »
« J’ai entendu dire, Seigneur, que c’est ce qu’ils font. »
« Pour le moment, Ananda, comme c’est le cas, on peut s’attendre à la croissance des Vajjis, pas à leur déclin.