Être humain

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Etre Humain

Un arbre est un arbre jusqu’à ce que l’on dise que ce n’est pas un arbre. Mais par exemple, que c’est une herbe. Du point de vue de notre taille, les arbres peuvent ressembler à un arbre comme nous les connaissons, comme on nous les a décrit. Avec leurs racines qui s’enfoncent dans la terre, leur tronc, leur écorce, leur branches et leur feuillages qui s’élèvent dans le ciel. Mais depuis un avion, nous n’allons voir que de l’étendue verte et la conception même de l’arbre si nous n’avons connu que cet angle de vue, celui du ciel, sera absent de notre regard et sera absent du domaine même de la connaissance de notre esprit. Qu’en est-il de notre condition d’humain ?

Bon nombre de personnes sentent, perçoivent que la condition dont on les nomme ne correspond pas tout à fait à leurs ressentis. Par exemple, certains ressentent qu’ils sont des femmes alors qu’ils sont pourvus d’une enveloppe d’homme. Certaines ressentent qu’elles sont des hommes alors qu’elles sont pourvues d’une enveloppe de femme. Ceci est bien connu de la plupart d’entre nous.

Aussi loin que vous pouvez vous souvenir, n’avez-vous jamais ressenti que vous n’étiez pas ce que l’on disait que vous étiez ? Pas forcément d’un autre sexe mais d’une autre condition. Par exemple que l’enveloppe du corps humain dont nous étions revêtu n’était pas la composante essentielle de notre être. Possible aussi qu’une autre perception est été présente, même une autre compréhension plus vaste de nous même ou peut être plus intérieure de nous même ? Peut être ressentez-vous encore aujourd’hui cette particularité ?

Ces questions ne sont pas là pour vous faire partir vers l’extérieur de vous même, mais bien de pouvoir vous faire toucher/ressentir, poser le regard sur la force qui est en vous, la force qui vous habite et qui compose cette existence qui est la votre sur cette terre où vous habitez. Il ne s’agit pas de faire un voyage et de se prendre pour un extraterrestre mais bien de rester dans vos chaussures, bien dans cette dimension qui est la votre et dont tous nous faisons partie.

Souvent, lorsque nous étions plus jeunes, nous nous sommes confrontés avec ce monde étrange où nous vivons actuellement. Je dis étrange car nous avions à l’époque, parfois pendant quelques mois ou durant des années, nous avions tant de questions à poser aux adultes que les adultes même étaient parfois décontenancés pour trouver une réponse. Ces questions les amenaient sur un chemin de réflexion, de sagesse parfois, avec beaucoup de différence dans la façon de penser de ces adultes. Nous suscitions de la réflexions chez ces mêmes adultes, de l’interrogation et parfois même de l’admiration, car ces paroles, ces commentaires, ces questions que nous posions étaient une mise en réflexion étonnante.

Comment puis-je être certain que je suis ce que je suis ? On m’appelle être humain, on m’a donné un nom, un prénom, mais suis-je un être humain ? Est-ce vraiment cela être humain ?

J’ai d’autres perceptions, d’autres commencements de réponses aux questions que je me posais lorsque j’étais enfant. D’autres questionnements que le simple fait d’avoir 5 sens et de me voir pourvu de 4 membres, une tête, des yeux, un nez, des oreilles, une bouche et un organe reproducteur, sans parler des organes intérieurs qui me composent. Il me semble que tout cela pourrait avoir d’autres fonctions et même que l’utilisation que nous en faisons actuellement n’est qu’une petite partie de la connaissance d’un immense tout et que nous pouvons la comprendre et l’utiliser.

Nous pouvons tout être. Nous avons expérimenté les extrêmes et parfois ou même souvent, nous expérimentons encore ces extrêmes. Nous sommes dotés de beaucoup de qualités. Peu importe si nous les utilisons mal ou si nous les utilisons bien ces qualités, et ce n’est pas le sujet ici. Il me semble plus important d’être le plus proche de ce que nous sommes, de ce que nous percevons de nous même, de ce que nous sentons ou ressentons, de ce qui apparaît comme évidence à nous, avec nos sens, notre esprit et nos intuitions et toujours dans l’évolution positive de nous même. Je ne parle pas d’élans, je ne parle pas de désirs ou encore d’envies, mais bien du ressenti profond de ce que notre regard interne perçoit de notre être.

La plupart du temps ce sont des actions bénéfiques qui nous emplissent d’évolutions positives, qui nous permettent d’évoluer, non seulement, dans notre compréhension du monde mais dans la compréhension de nous même. La justesse du recevoir ou même lorsque nous donnons sans attache, sans attente, il se passe quelque chose de précis, agréable et tout notre intérieur s’en trouve changé. Et si nous portons notre regard dans ce moment précis, c’est comme si nous faisions quelque chose de juste dans un moment où il n’y a plus de question car la justesse est présente. Dans ce que nous percevons comme changement, nous pouvons remarquer que ces modifications, ces changements intérieurs vont bien au delà de cette condition ou de cette limitation dont on nous affuble et qui porte le nom d’être humain.

Il est primordial de se connaître si nous voulons évoluer dans la proximité de nous même, dans cette intimité avec nous même, que finalement nous connaissons que partiellement. Depuis notre jeune âge nous nous emplissons de savoir, de connaissances et voulons emmener ces savoirs, ces connaissances aux travers des décennies que nous traversons. Nous voulons même rallier les autres personnes à nos croyances, à notre savoir. Croyant peut être que ce savoir fera de nous une personne importante, que nous allons récolter la reconnaissance de ce savoir. La revendication. Ce savoir n’est là que pour nous aider dans notre intégration, notre compréhension des situations que nous vivons au quotidien. Dotés de facilités pour nous permettre de passer ces difficultés, pour nous montrer un regard différent de la vie, nous avons toutes les capacités pour atteindre la sérénité intérieure c’est à dire, laisser ce moteur tourner, qui représente le monde et son mouvement, mais sans tourner avec lui. Reste à chacun d’intégrer ou pas dans son quotidien cette compréhension. C’est à dire, non pas être ballotté par les vicissitudes de la vie et de nos expériences, mais d’être établi en soi avec notre présence et en toute conscience.

En fait, si nous regardons plus profondément et chez beaucoup de personnes, nous allons stocker. Stocker implique généralement de stocker une image ou plusieurs images animées, une séquence, du son, une odeur, un ressenti, peut être un goût. Et plus nous allons stocker plus nous allons occuper de la place en nous. De ce fait, il y aura moins de place intérieurement, moins d’espace et donc moins de possibilité de respirer. Nous aurons moins de sérénité, plus de stress, plus de tensions, plus d’émotions mal gérées etc. Mais rarement nous stockons une intuition, une impression, une sensation.

Le plus dur est de désapprendre ce que nous avons appris. C’est à dire de désapprendre la systématique de réponse face à une situation que nous croyons ou définissons comme équivalente ou similaire. Généralement c’est notre mental qui va stocker une réponse type et la tenir prête à la restituer. De désapprendre la symptomatologie. Un symptôme = un remède (jusqu’à ce que l’on prouve que ce remède est mauvais). Et si nous ne faisons plus appel à ce fonctionnement symptomatologique, notre regard se posera plus justement sur la situation et nous pourrons voir si le choix sera adéquat ou non pour la situation présente. En d’autre termes, l’adaptation du choix sur la situation de l’instant et non pas en comparaison, non pas en choix dicté par un stockage du passé.

Pourquoi désapprendre et qu’est-ce que nous devons désapprendre ? Nous devons désapprendre la systématique de notre esprit. Car la systématique enferme notre esprit et empêche notre être de s’ouvrir à d’autres résultats. Dans cette ouverture, lorsque nous nous trouvons face à une situation, nous pourrons faire le choix non pas par nos expériences, non pas par notre savoir, non pas parce qu’on nous a dit qu’il fallait faire de telle ou telle manière dans cette situation, mais pour la justesse que demande la situation qui nous est présentée dans l’instant, car notre esprit saura trouver le chemin de cette justesse. Ainsi, ne pas nous donner des solutions toutes prêtes de comment faire telle ou telle chose mais bien de nous apprendre comment utiliser notre esprit pour voir la situation, l’apprécier, la définir, la ressentir et voir le potentiel de la situation. C’est se positionner dans la justesse de la situation. Non pas pour avoir, non pas pour obtenir, non pas dans un but de prendre, mais bien dans un but de fluidité, de circulation libre de la situation.

Ouvrir notre espace aux possibilités que demande la situation, c’est ouvrir nos intuitions, c’est ouvrir l’espace de possibilités, c’est ouvrir tout notre être à d’autres choix plus justes, pour notre évolution et ainsi rétablir une sérénité. Ou dans beaucoup de cas, désamorcer le processus du moi moi moi, j’aime j’aime pas et établir un chemin de justesse en étant le plus proche de ce que nous sentons, ressentons, « intuitionnons » de nous même.

Lorsque nous prenons notre voiture, même si nous savons où nous allons, nous ne connaissons pas l’état de la route. Nous allons parcourir des kilomètres de routes, de pistes parfois, de bitume mais nous ne connaîtrons pas chaque trou, chaque dos d’âne, chaque pierre ou encore chaque nid de poule que se trouve sur la route. Certainement nous serons concentrés sur les directions à prendre, les virages à effectuer, mais pas l’état de la route. Et nous allons adapter notre ressenti, notre capacité d’établir un choix dans l’instant et par rapport à la situation de l’instant. Un trou sur la route et je tourne le volant pour l’éviter. Un dos d’âne et je ralenti. La pluie tombe, j’allume mes essuie-glace et je ralenti. La neige commence à tomber, je ralenti. Un feu au rouge et je m’arrête. Un cahot sur la route imprévu, la voiture sursaute et tous mes sens vont scruter mon véhicule à l’affût d’un bruit suspect.

Mais dans notre vie lorsque nos intuitions nous informent qu’il faut ralentir qu’il faut peut être stopper ou changer de regard, lorsque dans notre vie notre ressenti nous informe que tel ou telle personne représente un malaise, suivons-nous nos intuitions ou nos ressentis à ce moment là ? Donnons nous plus d’importance à notre intérieur, au langage de notre corps qu’à celui de la télévision ou encore celui de notre téléphone portable ?

Prenons l’exemple de la météo… Nous la regardons plus facilement à la télévision que de sortir le bout de notre nez. Et dehors, de sentir dans la profondeur de l’air, éventuellement de l’humidité ou de la chaleur, du froid ou encore sentir que la nature est en demande d’eau, de sentir l’herbe qui à cuit sous un soleil de plomb dans la journée, sentir la rosée du matin ou les arbres secoués par le vent, la vie qui habite une forêt… Toutes ces constatations peuvent se faire par vous même et consciemment, en le vivant et en le pressentant.

Nous nous éloignons petit à petit de nos capacités. Que faisons nous de nous même ? Nous avons posé une étiquette et nous nous appelons Être Humain. Cela suffit-il pour nous reposer et accepter, contre tous ressentis, cette étiquette ?

Bien à vous

Hervé
Les intuitions.com
Lesénergies.fr