intégrer

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poubelles

Que veut dire intégrer une situation ou encore intégrer la vie, intégrer les mots, les ressentis etc…

L’intégration est un processus visant à nous rendre neutre. C’est à dire que plus aucun mécanisme de l’égo et, ceux sous-jacent tel que le cerveau reptilien et ses dépendances, n’est sollicité ou alimenté.
Ce n’est pas passer dans l’oubli ou encore étouffer « l’affaire gênante » qui nous embête, ou même développer une attention toute particulière avec la peur de retomber dans la systématique et ainsi développer une fuite automatique dès qu’une situation similaire se représente. Ce n’est pas non plus devenir un légume ou encore une machine vide, mais bel et bien de favoriser le deuxième aspect de notre esprit qui est notre nature véritable, notre aspect divin.

L’esprit a deux aspects : Les pensées et les émotions et
la nature véritable, notre nature divine. Philosophie Bouddhique

Aujourd’hui beaucoup de personnes s’évertuent à analyser, décortiquer ou même, travailler sur une certaine partie de l’esprit, celle des émotions et des pensées qui, pour la plupart d’entre nous, est très présente et nous crée beaucoup de problèmes. Il y a tellement de choses à dire que toutes ces personnes révèlent, simplement, la multiplicité de l’être humain face à des réactions, des interprétations de chaque instant. C’est le monstre à 1000 têtes qu’Hercule, dans la mythologie Grecque, veut tuer. Chaque tête coupée repousse instantanément ou parfois même repousse à double. Je ne dis pas de laisser les poubelles nous envahir mais de les reconnaître en tant que poubelles, facteurs obscurcissants, pessimisme ou entraves à notre bonheur.

Tous nos sens sont sur la défensive et notre esprit égotique en est le garant. Nous sommes des bêtes sauvages gardant notre territoire. Nous gardons notre décharge publique et effectuons un inventaire avec énumération des possibilités. Nous projetons même de conquérir d’autres terrains tout aussi pourris pour assurer la suprématie dans un besoin de reconnaissance infantile. Autrement dit, nous nous évertuons à alimenter puis à regarder un seul et même endroit, fonctionnement de notre planète esprit, alors qu’il y a bien plus de paysages ailleurs et de contrés non explorées où nous pouvons nous laisser porter en toute quiétude.

L’esprit dans le fonctionnement de l’égo est en vidage permanent de poubelles. Une espèce de vomi, de dégueuli pensif, collant et gluant. Chaque distorsion, interprétations, chaque vue grossière de notre environnement, crée un nombre inconsidérable de poubelles. Nous pouvons nous attarder devant ce déballage d’ordures, faites de distorsions qui engendre des peurs, de nos sens premiers, d’interprétations des instants que nous vivons, voyons, émotionnons. Nous pouvons aussi voir les textures, la masse ou encore la couleur de toutes ces pensées. Si elles sont rugueuses, glissantes ou au contraires pesantes ou même noires. Aller voir d’où proviennent ses pensées, ses émotions et en faire un container dans lequel la compréhension finale va être étiquetée. Mais ce n’est pas parce que nous avons compris quelque chose avec notre tête que cela va changer quelque chose dans notre vie. Ce fonctionnement peut être très long, déboucher sur d’autres fonctionnements qui nous semblerons moins pesants mais tout aussi dépendants et, nous bloquer dans notre évolution. Notre évolution visant à nous libérer de cette pesanteur que créent les émotions et les pensées de notre esprit égotique et, en tenant compte aussi de l’aspect subtil de notre évolution.

Intégrer la vie est un processus visant à supprimer toutes les interprétations (non pas que celles de l’esprit mais aussi celles de nos 5 sens). Dans tous les cas, nous libérer de la zone poubelle et ainsi faire de la place pour accueillir cette vaste étendue calme et reposante qui est notre nature véritable. Intégrer c’est au-delà d’une simple acceptation. On peut accepter avec notre esprit égotique mais ressentir que d’un point de vue intérieur, profond, je pourrais dire d’un point de vue de l’âme, il y a ou il manque quelque chose pour que la fluidité et le repos s’installe ou la tension que je peux percevoir dans cette situation cesse. Un sentiment d’ouverture ou même de « lâcher prise » de poids en moins survient alors, comme quelque chose de fini. Peut survenir alors la peur du vide, la peur de la fin, la peur de l’espace, la peur de: « Je n’ai plus rien à faire… » ou « je n’ai plus rien », jusqu’à ce que l’esprit égotique se focalise sur autre chose. Vous voyez bien que ce processus est sans fin. Tant que nous alimentons l’engrenage de l’esprit égotique, notre nature véritable ne s’épanoui pas, ne se développe pas.

Créer une harmonie c’est un abandon de notre souffrance intérieure. C’est surtout abandonner la saisie, c’est à dire, de ne prendre pas pour soi tout ce qui nous arrive dans notre quotidien, dans notre vie. Rien que le mot abandon est déjà une mise en alerte du pouvoir de notre esprit égotique. « Comment, moi perdre quelque chose ? »

Difficile de lâcher le petit coin de décharge publique qu’est notre égo auquel nous nous sommes habitués et de sortir dans l’inconnu que nous voyons bien trop vaste pour notre compréhension. Nous sommes en perpétuel regard de nos poubelles intérieures, nos émotions qui ne sont que la résultante du formatage de notre société et de notre regard grossier, de nos réactions intempestives et inéluctables. Une sorte de fatalisme perpétuel.

Ainsi changer notre focus, notre regard, notre « occupation » pour améliorer dans un premier temps notre « vue » et passer de la vue grossière à la vue pénétrante, c’est à dire une vue dénuée de toutes interprétations qui nous permettra de voir, puis reconnaître notre décharge publique que nous foulons chaque instant. Dans un deuxième temps, voir les situations et non plus des problèmes pour choisir ce qui va nous correspondre dans l’instant, c’est à dire voir la simplicité des situations par lesquelles nous sommes sollicités. Ainsi notre choix sera en harmonie avec qui nous sommes ici et maintenant.

Nous intégrerons ainsi et avec beaucoup plus de conscience, de présence, notre vie quotidienne. Mais cela demande tout d’abord, de reconnaître que nous sommes parfaitement capables de nous faire confiance. Nous n’avons pas besoin d’une approbation extérieure pour intégrer la vie, pour intégrer les situations. Simplement et peut être une importance ou plutôt une attention toute particulière, dans nos perceptions, nos intuitions, nos ressentis que nous avons en chaque instant.

En d’autres termes, intégrer c’est faire la place à l’intérieur de soi, ne pas saisir, reconnaître les situations et aussi reconnaître où nous sommes sans jugement mais avec beaucoup de compassion et un petit peu de temps.

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