Quels sont vos gros cailloux?
Un jour, un vieux professeur de l’École nationale d’administration publique (ENAP) fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps à un groupe d’une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines. Ce cours constituait l’un des cinq ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof. n’avait donc qu’une heure pour “passer sa matière”. Debout, devant ce groupe d’élite (qui était prêt à noter tout ce que l’expert allait enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit: «Nous allons réaliser une expérience».
De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot Mason d’un gallon (pot de verre de plus de 4 litres) qu’il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu’au bord et qu’il fut impossible d’y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda:
«Est-ce que ce pot est plein?».
Tous répondirent: «Oui».
Il attendit quelques secondes et ajouta: «Vraiment?».
Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s’infiltrèrent entre les cailloux… jusqu’au fond du pot.
Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda
«Est-ce que ce pot est plein?»
Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.
L’un d’eux répondit:
«Probablement pas!».
«Bien!» répondit le vieux prof
Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table une casserole de sable.
Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il demanda: «Est-ce que ce pot est plein?».
Cette fois, sans hésiter et en chœur, les brillants élèves répondirent «Non!» .
«Bien!» répondit le vieux prof
Et comme s’y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d’eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu’à ras bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda: «Quelle grande vérité nous démontre cette expérience?»
Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondit:
«Cela démontre que même lorsque l’on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire».
«Non» répondit le vieux prof «
Ce n’est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante:
si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite».
Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience, de l’évidence de ces propos.
Le vieux prof leur dit alors
«Quels sont les gros cailloux dans votre vie? Votre santé? Votre famille? Vos ami(e)s? Réaliser vos rêves? Faire ce que vous aimez? Apprendre? Défendre une cause? Relaxer? Prendre le temps …? Ou… toute autre chose? Ce qu’il faut retenir, c’est l’importance de mettre ses GROS CAILLOUX en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir… sa vie.
Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de peccadilles et on n’aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie. Alors, n’oubliez pas de vous poser à vous-même la question:
“Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie?”
«Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot (votre vie).»
D’un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle.
Conscience de l’instant
Un jour un homme, poursuivit par un tigre, tomba de la falaise et se rattrapa à une racine d’arbre. Il était hors de portée du tigre assaillant. En regardant en bas, il s’aperçut qu’un autre tigre attendait sa chute. Accrochait à cette racine, il sentit que celle ci aller céder sous son poids. Il sentait son craquement. En regardant vers la naissance de cette racine dans la roche, à quelques centimètres, il aperçut une fraise qui poussait et grandissait sans se soucier du reste.
De sa main libre, l’homme cueilli la fraise et la mangea, Et il se dit : « Hmmm, gorgée de sucre et de soleil, s’est une excellente et merveilleuse fraise. Quel moment délectable ! »
Dans n’importe quelle situation, profiter de l’instant présent et, apprécier la situation est source de liberté.
Le salon de thé
Un après-midi de beau temps, Nasrudine vint dans un salon de thé. L’endroit où il se trouvait, n’était pas fréquenté cet après midi là. Il y avait seulement un client. Alors il avait envie d’ouvrir la conversation.
Alors il s’approcha de cette personne et dit : »Est-ce que je peux vous offrir un thé ? »
L’autre personne lui répondit : « non ! Je ne bois jamais du thé.
Nasrudine: « Jamais de thé ? »
L’homme: « Non. J’ai essayé une fois et j’ai trouvé ça tellement stupide que j’ai jamais recommencé. »
Nasrudine ne sait pas trop quoi faire, il voudrait bien quand même parler avec cette homme là.
Et en tirant sur son narguilé, il s’avance et dit : »Est-ce que vous voulez fumer avec moi ? »
L’homme répondit : »Non! Je ne fume pas. »Nasrudine : »Vous n’avez jamais fumé ? »
L’homme : »Si si. J’ai essayé une fois mais j’ai trouvé ça tellement stupide que j’ai jamais recommencé. »
Nasrudine est de plus en plus déconcerté par le personnage.
Et puis, il a avec lui le journal local, les dernières nouvelles et proposa: « Peut être aimeriez-vous lire le journal local ? »
L’homme : »Je ne lis jamais le journal. »
Nasrudine : »Vous ne lisez jamais le journal ? »
L’homme : »Non. Je l’ai lu une fois mais j’ai trouvé ça tellement stupide que j’ai jamais recommencé »
Alors Nasrudine n’en peut plus et il dit : « Qu’est-ce que vous faites ici ? »
L’homme : »J’ai rendez-vous avec mon fils »
Nasrudine : »Votre fils unique je suppose ? »
La créativité
Ceci est une histoire que l’on raconte au sujet de Bouddha.
Il y avait un homme qui était presque fou, fou de meurtres. Il s’était juré de tuer mille personnes, ni plus ni moins. La société l’avait maltraité et c’était la vengeance qu’il avait choisie. Et de chacune de ses victimes, il prendrait un doigt et en ferait un collier autour de son coup. A cause de ce vœu, il fut surnommé Angulimala, l’homme au collier de doigts.
Il avait déjà tué 999 personnes ! Chaque fois que l’on apprenait l’endroit où il se trouvait, personne n’osait plus s’y aventurer, le va et vient s’arrêtait. C’est pourquoi cela lui devint très difficile de trouver le dernier homme, afin que son voeu soit accompli.
Bouddha s’approchait d’une foret. Les gens des villages allèrent à sa rencontre et lui dirent : « N’y va pas ! Angulimala, le meurtrier fou, s’y trouve. Il n’y regarde pas à deux fois, il assassine. Il ne prendra pas en considération le fait que tu es Bouddha. Ne passe pas par là ! Il y a un autre chemin… »
Bouddha répondit : « si je n’y vais pas, qui ira ?… C’est un homme, il a besoin de moi. Je dois prendre ce risque. Soit, il me tuera, soit je le tuerai. »
Bouddha poursuivit sa route et même les plus proches disciples, qui avaient juré de le suivre jusqu’au bout, commencèrent à rester en arrière. Il devenait dangereux de suivre Bouddha.
Aussi, lorsque Bouddha s’approcha de la colline où Angulimala était assis, il n’y avait plus personne derrière lui, il était seul. Tous les disciples avaient disparu.
Angulimala jeta un regard sur cet homme innocent comme un enfant, si beau, que même lui, un meurtrier, ressentit de la compassion à son égard. Il pensa : « Cet homme semble ne pas être au courant de ma présence, sinon il saurait que personne ne prend ce chemin. » Après quelques instants de réflexion, il se dit : « Il n’est pas bon de tuer cet homme, je vais le laisser, je puis trouver quelqu’un d’autre. »
Il cria à Bouddha : « Arrière ! Arrête-toi où tu es, et rebrousse chemin ! N’avance plus d’un pas ! Je suis Angulimala et voici 999 doigts, il m’en manque un seul. Même si mamère venait à passer je la tuerais et j’accomplirais mon voeu ! Aussi ne t’approche pas, je suis dangereux et je ne crois à aucune religion ; il se peut que tu sois un très bon moine, peut-être même un grand saint, mais je n’en ai que fiche. Ton doigt vaut celui d’un autre. Ne fais pas un pas de plus, sinon je te tuerai. Arrête ! »
Mais Bouddha continuait d’avancer. Angulimala se dit : « Ou bien cet homme est sourd, ou il est fou. » Et à nouveau il menaça Bouddha.
Bouddha répondit: « Il y a longtemps que je me suis arrêté. Je ne bouge pas, Angulimala, c’est toi qui bouge. Il n’y a plus de but pour moi… Et lorsqu’il n’y a plus de motivation, comment peut-il y avoir mouvement ? C’est toi qui bouges et je te le dis : Arrête-toi !! »
Angulimala se mit à rire : « Tu es vraiment un sot, ou alors tu es fou ! J’ignore quelle sorte d’homme tu es ! »
Bouddha s’approcha et dit : »J’ai entendu dire que tu as encore besoin d’un doigt. En ce qui concerne ce corps, il m’a permis d’atteindre mon but, il m’est devenu inutile. Tu peux l’employer, ton voeu peut être accompli, coupe mon doigt et coupe ma tête. Je suis venu exprès, car c’est la dernière chance pour mon corps d’être employé d’une façon ou d’une autre. »
Je croyais être le seul fou par ici, Mais n’essaye pas de jouer au malin, car je peux encore tuer. » répondit Angulimala
Bouddha dit : « Avant de me tuer, fais une chose, c’est le simple voeu d’un homme qui va mourir: coupe une branche de cet arbre. » Angulimala frappa l’arbre de son épèe et une grande branche tomba au sol.
« Et maintenant, fais encore une dernière chose, ajouta Bouddha, Joins-la de nouveau à l’arbre ! »
Angulimala dit : « Cette fois je sais que tu es complètement fou. Je puis couper, mais je ne puis joindre. »
Alors Bouddha se mit à rire : « Si tu peux seulement détruire et non créer, tu ne devrais pas détruire, dit-il, car la destruction peut-être faite par des enfants, elle n’implique aucune bravoure. Cette branche peut-être coupée par un enfant, mais pour la remettre, il faut un maître. Et si tu ne peux même pas réunir une branche à l’arbre, qu’en est-il des têtes que tu tranches ? Y as-tu jamais songé ? »
Angulimala ferma alors les yeux et dit : « Conduis mois sur ce chemin. »
Et l’on raconte qu’à cet instant même, Angulimala fut illuminé.
Quelqu’un qui a l’énergie de devenir fou, a aussi l’énergie de devenir illuminé. C’est la même énergie, seule la direction change. L’énergie de la maladie est la même que celle de la guérison, seule la direction change. Si vous ne pouvez être créatifs, votre énergie devient destructrice.
Nasrudine va parler.
Alors que Nasrudine était très prisé, pour ses pensées mystiques, il était arrivé à un état de conscience hors du commun. Les gens du village allaient le voir très souvent, pour lui demander de lui donner sa pensée sur telle ou telle chose de la vie.
« Nasrudine le grand sage » disait-on. Il était devenu la personne la plus visitée du village. Lorsqu’une querelle débutait, on allait voir Nasrudine pour trouver une solution. Et la réponse, à chaque fois, ne
se faisait pas attendre. Tant par sa justesse que par son équité, Nasrudine trouvait toujours le meilleur compromis. Doté de cette grande sagesse, Nasrudine fut très vite connus pour ses sages paroles, et devint même gourou (en inde, il faut traduire par maître à penser, cela s’écrit guru).
Chaque jour, quelques disciples écoutaient, méditaient, et observaient les moindres gestes du sage Nasrudine, glanant la moindre information qui pourrait leur montrer le chemin de la voie spirituelle, qui les mènerait vers le nirvana.
Un jour, le maire du village eut vent de quelques propos spirituels dont Nasrudine tenait le secret. Il alla voir le sage, et devant une telle sérénité, une telle paix d’esprit et surtout devant une telle conscience d’esprit, il eut un éclair de génie. Pourquoi ne donnerait-on pas une conférence au village. Comme cela tout le monde pourrait écouter la grande sagesse de notre mulla.
Le maire parla longuement avec Nasrudine, le suppliant de parler devant l’assemblée des villageois.
« Transmettez nous votre savoir », Nasrudine, « c’est une occasion unique pour de simples êtres humains comme nous, par votre sagesse et votre état de conscience vous pourrez donnez une chance à tout le monde d’atteindre la félicité, enfin, dites-nous quelque chose, une pensée, un mot !. Pour vous cela ne sera rien…. »
Nasrudine se laissa convaincre. Pendant une semaine, on bâtit une estrade, on agrandit la place du village, et on convoqua tous les villageois à cette grande réunion.
Au bout de la semaine, tout était en place. Tous les villageois étaient là, abandonnant les travaux des champs pour venir écouter la sagesse du mulla. Le maire était aux premières loges, tout était fin prêt.
Enfin, Nasrudine monta sur l’estrade et regarda très longuement les gens rassemblés sur la place du village. Le silence se fit. Nasrudine attendit encore un moment et parla :
« Savez-vous de quoi je vais vous parler ? »
Devant cette question, ce fut la grande stupeur générale. Le silence s’installa. Alors Nasrudine reprit la parole après quelques instants :
« Savez-vous de quoi je vais vous parler ? »
On commençait, dans l’assemblée à se poser des questions, lorsque une personne s’éxclama :
« Ben non ! »
Alors Nasrudine répondit :
« Ben si vous ne savez pas de quoi je vais vous parler, à quoi ça sert que je vienne »
Et il redescendit de l’estrade et prit le chemin de sa maison. Le maire ne savait plus où se mettre. Il courra après Nasrudine, le priant de revenir, que tous le village était présent pour lui, que sa sagesse emplirait de bonheur les cœurs et les esprits de ces pauvres gens…..
Rien à faire, le mulla restait sur sa décision.
Un peu plus tard le maire, qui n’avait pas oublié son éclair de génie, décida d’aller revoir Nasrudine pour lui renouveler son invitation. Après une heure de délibéré, le mulla se prononça en faveur de l’idée du maire.
« Ok » dit-il, je viendrai.
Pendant deux semaines, on appela tous le monde, on convoqua même les villages voisins, hommes, femmes, enfants, on fit la place du village plus grande que jamais, on construisit une estrade beaucoup plus grande que la première…. enfin tout était près pour le grand jour.
Le silence se fit. Toute l’assemblée se tût. Pas un bruit sur 400 mètres à la ronde. On était à l’écoute.
Nasrudine monta sur l’estrade d’un pas lent et sûr, s’installa au milieu du promontoire, regarda l’assemblée longuement et prit la parole avec une voie assurée et portante:
« Vous savez de quoi je vais vous parler maintenant ? »
Alors là, les gouttes de sueur perlaient sur le front de monsieur le maire. Personne n’osait dire mot. Dans chaque pensée retentissait la question, mais personne n’osait donner la réponse. Quand soudain, un jeune homme s’exclama :
« Ben oui »
Alors Nasrudine répondit :
« Ben puisque vous savez de quoi je vais vous parler, à quoi ça sert que je vienne vous en parler »
et le mulla redescendit de l’estrade et prit le chemin du départ.
Le maire était cramoisi. Il n’en pouvait plus. Rien ne fit pour retenir Nasrudine. Même le conseil du village alla voir Nasrudine pour le convaincre de revenir. Rien de rien, le mulla refusa.
Après bien des jours, le maire et ses conseillés, qui n’avaient pas pour autant baissé les bras, tentèrent une dernière fois de convaincre Nasrudine de parler à nouveau. Un grand sage comme Nasrudine ne pouvait pas refuser l’invitation, de donner quelques sages conseils concernant l’évolution des êtres humains. Ils convoqueraient la presse, tout le conté serait là……. enfin, une méga assemblée dans la paix, la sérénité et l’harmonie, à l’écoute de la sagesse.
Devant tant d’empressement et de conviction, Nasrudine se laissa tenter à nouveau. Dans un mois, il parlerai devant l’assemblée.
Alors là, les villageois sortirent le grand jeu. On cassa les maisons, pour faire encore plus de place, on convoqua tant de gens que le pays tout entier était là, même les bêtes étaient venues, vaches, buffles, chevaux…. Du monde partout, ça grouillait de gens. Il y en avait dans les arbres, sur les toits des maisons. On avait installé des mégaphones dans chaque rue… même les mouches étaient au rendez-vous. L’estrade était encore plus grande que la dernière fois, et montait jusqu’au ciel. Tout un peuple à l’écoute de la sagesse divine qu’allait transmettre notre Nasrudine national.
Enfin, le grand moment arriva. Nasrudine, avec un habit tout neuf offert pour l’occasion, monta les nombreuses marches, arriva devant les microphones, et s’installa. Le silence se fit. Plus aucune mouche ne volait dans un rayon d’1 kilomètre. Après un très, très, très long moment d’observation, Nasrudine s’exclama :
« Et maintenant,….. vous savez de quoi je vais vous parler ? »
La voix retentit dans toute la vallée. Inutile de vous décrire l’état de monsieur le maire, ni de celui des conseillés, et encore moins celui des participants qui avaient assisté aux deux premières tentatives. Chacun redoutait le couac !
Pourtant un petit homme trouva une réponse….D’une voix un peu timide il dit :
« Ben….y’en a que oui, et… y’en a d’autre que non »
« Aaaahhh ! » fit Nasrudine. « Et bien c’est très simple ».
« Que ceux qui savent de quoi je vais vous parler maintenant le disent à ceux qui ne le savent pas »
Et Nasrudine s’en retourna chez lui.
L’illumination
Bouddha parvint à la porte du paradis. Naturellement, il y était attendu. On lui ouvrit la porte, on lui souhaita la bienvenue, mais il se retourna et jeta un regard sur la terre :
des millions d’âmes luttaient sur le même chemin, dans la misère et dans l’angoisse, s’efforçant de parvenir à cette bienheureuse porte du ciel.
Le portier lui dit : « Je t’en prie, entre, nous t’attendions. »
« Comment puis-je entrer alors que d’autres ne sont pas encore arrivés ? répondit Bouddha.
Il me semble que ce n’est pas encore le moment.
Comment puis-je entrer alors que tous ne sont pas encore entrés ? je vais devoir attendre. C’est comme si mes mains passaient la porte avant mes pieds. Je vais devoir attendre : Les mains seules ne peuvent entrer. »
Il est dit dans cette très belle histoire que Bouddha est encore en train d’attendre. Il doit attendre.
Nul n’est une île, nous formons un continent, nous sommes ensemble. Il se peut que j’aie franchi un pas de plus que vous, mais je ne puis être séparé. Maintenant je le sais profondément, cette histoire n’es pas qu’une simple parabole, je sais désormais qu’il n’y a pas d’illumination individuelle.
Certaines personnes peuvent avoir une légère avance sur d’autres, c’est tout, mais ils restent unis entre eux et avec le TOUT.
L’éveil
Dans le ZEN, le thé symbolise l’éveil de la conscience, parce qu’il rend plus alerte, plus conscient. Le Thé a été découvert par les bouddhistes, et durant des siècles ils l’ont employé comme une aide pour la méditation. Et c’en est une.
L’histoire dit que Bodhidharma méditait en Chine sur une certaine montagne appelée « Ta » ou Cha » ; c’est pourquoi, en Inde, le Thé se dit « Chai ou « cha »
Bodhidharma était un grand contemplatif, il aimait méditait pendant dix-huit heures d’affilée. Mais c’était difficile, il se sentait fréquemment envahi par le sommeil, et ses paupières se fermaient souvent d’elles mêmes. alors il les coupa et les jeta loin de lui. Ainsi ses yeux ne pouvaient-ils plus se fermer.
Cette belle histoire dit que ses paupières devinrent les premières semences de thé. Elles donnèrent naissance à une plante avec laquelle Bodhidharma prépara le premier thé du monde. Et il fut surpris de découvrir que grâce à cette boisson, il était possible de rester éveillé pendant de plus longues périodes. C’est pourquoi durant des siècles, les adeptes du Zen ont bu du thé, et le thé est devenu quelque chose de très sacré.
La Méditation
Un disciple qui avait pratiqué la méditation pendant un certain temps vint voir Nasrudine. Comme il pleuvait, il laissa ses souliers et son parapluie devant la porte et entra. Après qu’il eût présenté ses respects à Nasrudine, celui-ci lui demanda de quel côté de ses souliers il avait déposé son parapluie.
Eh bien, en voilà une question ?… Vous vous demandez à ce qu’un Maître vous questionne sur Dieu, sur la montée de la Kundalini, l’ouverture des chakras, les lumières qui jaillissent dans votre tête !
Mais Nasrudine pose une question très ordinaire. Quel rapport y a-t-il entre des souliers, un parapluie et la spiritualité ?
Il y a là un enseignement d’une grande valeur, la question a tout son sens. Le disciple ne peut se rappeler: qui se soucie de savoir où il a mis ses souliers et de quel côté il a posé son parapluie ?
Mais cela suffit : le disciple fur refusé. Nasrudine lui dit : « Va et médite encore pendant sept ans ! ».
« sept ans ! s’exclama le disciple. Rien qu^à cause de cette petite faute ? »
« Les fautes ne sont ni petites ni grandes, dit Nasrudine. Tout simplement tu ne vis pas encore méditativement, c’est tout. »
Ne faites pas de distinction entre les choses, considérant que ceci est banal et que cela est très spirituel. Soyez alerte, soyez attentif, et toutes choses deviendront spirituelles. Si vous n’êtes pas alertes, si vous n’êtes pas attentif, tout deviendra commun.
La colère
Un étudiant ZEN vint voir Nasrudine et lui dit : « Maître, je souffre de colères irrépressibles. Comment puis-je m’en guérir ? »
« Montre moi cette colère, dit Nasrudine, cela semble fascinant. »
« Je ne l’éprouve pas en ce moment, répondit l’étudiant, aussi ne puis-je pas vous la montrer. »
« Eh bien alors, continua Nasrudine, apporte-la moi quand tu l’auras. »
« Mais je ne puis l’apporter juste au moment où elle survient, protesta l’étudiant, elle fait irruption de façon inattendue, et je l’aurai sûrement perdue avant de pouvoir vous l’apporter. »
« Dans ce cas, dit Nasrudine, elle ne peut pas faire partie de ta vraie nature. Si c’était le cas, tu pourrais me la montrer n’importe quand. A ta naissance, tu ne l’avais pas, aussi doit-elle t’être venue de l’extérieur. Je suggère que chaque fois qu’elle t’arrive, tu te frappe avec un bâton jusqu’à ce que la colère ne puisse plus le supporter et s’enfuie. »
La prochaine fois que vous sentirez la colère montée, allez courir 7 fois autour de la maison ou du quartier…. et après, asseyez-vous sous un arbre et observez ce qu’elle est devenue. Vous ne l’avez pas réprimée, vous ne l’avez pas contrôlée, vous ne l’avez pas rejetée sur quelqu’un d’autre…
La colère n’est qu’un vomissement mental. Ce n’est pas la peine de s’en décharger su quelqu’un… Faites un peu de sport, frappez un coussin ou le sol de la prairie jusqu’à ce que vos mâchoires et vos mains soient détendues. Dans la transformation, vous ne contrôlez pas, vous devenez simplement plus conscient. Lorsque la colère survient, c’est un phénomène superbe, semblable à l’électricité dans les nuages…
Même lorsqu’elle est déjà là, si, soudainement, vous devenez conscient, elle dispraîtra d’elle même. Essayez ! En pleine colère, lorsque vous bouillonnez et seriez prêts à tuer, soudain, devenez conscient ! Vous sentirez que quelque chose à changé : Comme lorsqu’on change de vitesse vous pourrez sentir le déclic intérieur.
Tout est Vishnu, tout est Vishnu.
Lorsque Nasrudine était un peu plus jeune, il était un disciple assidu. Mettant à profit chaque instant, il pratiquait l’enseignement de son maître à penser pendant les quelques heures de « repos » qui lui étaient accordées. Tout était bon pour mettre en pratique ce que son maître lui enseignait.
Un jour, vers midi, le maître lui demanda d’aller au marché, faire une course très importante pour lui. Comme notre mulla était un bon élève, Nasrudine, tout content de rendre service à son maître, qu’il considérait comme son sauveur d’âme, parti vers le chemin du marché de Hubli. Pendant le trajet, il se souvint de l’enseignement qu’il avait reçu un peu tôt dans la matinée.
« Tout est Vishnou, l’amour est Vishnou, tout coule en Vishnou, tout est Vishnou »
Nasrudine se répétait sans cesse cette phrase, pour en comprendre sa signification. Il répétait un à un chaque mot, intégrant petit à petit l’enseignement de la voix divine.
« Tout est Vishnou, tout est Vishnou » se répétait-il, « Je ne peux craindre le mal, puisque tout est Vishnou »
Et Nasrudine continuait son chemin, s’approchant du petit marché de Hubli. Il s’approchait de plus en plus, et il entendait l’ambiance du marché, qui se trouvait maintenant à quelques mètres devant lui, et remarqua qu’elle avait un flux positif sur tout son être.
« Que Vishnou est bon de me permettre de ressentir cela, tout est Vishnou, tout est Vishnou ».
Tout à coup, non loin de là, des cris. Les échoppes volaient en éclat. Nasrudine s’interrogea. Portant son regard dans la direction du fracas inattendu, il aperçut un éléphant en pleine crise de démence. L’animal ravageait tout sur son passage. Le Cormack à quelques mètres en avant de son éléphant braillait à s’en faire crever les tympans. La foule courait dans tout les sens. Certains essayaient d’arréter le pachyderme, mais sans résultat. L’éléphant était bel est bien devenu fou. Nasrudine, encore plongé dans l’enseignement du matin, pensait que c’était une épreuve envoyée par Vishnou pour éprouver notre ami.
« Tout est Vishnou, tout est Vishnou » se répétait-il.
Le Cormack, voyant notre mulla immobile devant l’arrivée de l’éléphant, cria à s’en faire péter les cordes vocales.
« Mais pousses toi, pousses toi ! Tu vas te faire écraser !!! »
Mais Nasrudine, fort de son enseignement du matin……
« Tout est Vishnou, tout est Vishnou » L’éléphant ne pourra rien contre moi. « Tout est Vishnou, tout est Vishnou »
Et bien évidement, ce qui devait arriver arriva. Nasrudine se fit emporter par la force dévastatrice du pachyderme. Apprenant la nouvelle, le maître de Nasrudine alla rendre visite à notre grand malade. Entouré de bandages, une étincelle de joie se refléta dans le regard de Nasrudine lorsque son maître s’approcha de lui.
« Alors, Nasrudine. Que t’est-il arrivé ? Racontes moi »
Et le mulla raconta son terrible accident, et s’enquit de la pensée profonde de son maître à son sujet.
« Pourtant, j’ai fait comme vous m’aviez enseigné ! Tout était Vishnou, tout était Vishnou, et pourtant l’éléphant m’a bel et bien envoyé dans les airs. »
« Bien sûr », lui répondit le maître. « mais ce que tu as oublié, c’est que le Cormack qui te disait de te pousser, c’était aussi Vishnou ! »
Affaire de moment, pas de lieu
Un voisin vint emprunter le cordeau de Nasrudine.
« Je ne peux pas te le prêter, dit le mulla.
– Et pourquoi ?
– Parce que je m’en sers.
– Mais je le vois, là, déroulé sur le sol…
– Exact ! C’est précisément à quoi il sert.
– Et combien de temps va-t-il servir de la sorte, mulla ?
– Et bien, jusqu’à ce que j’ai envie de te le prêter. »
Le cambrioleur.
Un malfaiteur s’introduisit dans la maison de Nasrudine et entreprit de transporter chez lui presque tous les biens du mulla. Celui-ci, qui se trouvait dans la rue, avait observé ses allées et venues.
Il attendit quelques minutes, prit une couverture, suivit son voleur, entra chez lui, se coucha et fit mine de s’endormir.
« Qui es-tu et que fais-tu là ? demanda le voleur.
– Et bien, dit Nasrudine, nous déménageons, n’est-ce pas ? »
Nous arrivons et nous partons.
« D’où venons-nous et où allons nous, et comment est-ce là-bas ?
proférait un prêcheur d’une voix tonitruante.
– Je ne sais pas, dit Nasrudine, mais ça doit être vraiment épouvantable. »
Un passant lui demanda pourquoi.
« Et bien, j’observe que nous naissons en pleurant et que la plupart d’entre nous s’en va également en pleurant, et à contre-cœur. »
Non ! je préfère…
Alors que la nuit était tombé sur la petite ville de Hubli, un passant trouva Nasrudine à quatre pattes sur le trottoir, cherchant visiblement quelque chose, dans la lumière d’un lampadaire de rue.
– tu as perdu quelque chose, mulla ?
– oui, les clefs de ma maison.
Le passant se baissa à son tour, et commença à chercher. Après quelques minutes, le passant interrogea Nasrudine.
– tu es sûr que tu les a perdues à cet endroit, tes clefs ?
– Non, bien sûr, je les ai perdues là bas dans le noir, mais je préfère les chercher ici.
C’est plus facile, c’est éclairé
Le fils du maître d’arme.
Il y a très longtemps, dans une contrée lointaine du Japon, un Maître d’arme tenait une école d’art martiaux.
Très prisée par la cour de l’empereur, cette école était la plus grande du pays, et surtout la plus stricte. Dans cette école, on y formait la garde personnelle de l’empereur, et il n’y avait pas de place pour l’échec. il faut savoir que le recrutement d’élève dans l’école de maître Hoeï était très difficile, et les critères de choix ne se basaient pas seulement sur les techniques pratiquées, mais aussi et surtout sur l’esprit et la conduite irréprochable des futurs élèves.
Le maître d’arme Hoeï, qui tenait cette école, avait deux fils. Tang-Sâm et Tang-Tu.
Tang-Tu et Tang-Sâm, en âge de recevoir les enseignements martiaux, devaient se présenter devant leur père, pour savoir s’ils pourraient, enfin, accéder à l’école pour suivre les enseignements qui y étaient prodigués.
Maître Hoeï convoqua donc ses deux fils dans le dojo personnel de la famille.
Maître Hoeï, s’adressa à Tang-tu :
« Mon fils. Je t’ai observé pendant de long mois. Pour moi tu as les capacités requises pour entrer dans notre école. Tu recevras le bâtonnet blanc, signe de novice dans notre école. »
S’adressant à Tang-Sâm.
« Mon fils. Je t’ai observé pendant de long mois toi aussi. Mais ce que j’ai pu observer ne m’a pas convaincu. Bien au contraire. Tu es très doué, certes, tu possèdes les techniques de bases, mais quand à ton comportement, je dois avouer qu’il ne me plaît guère, et ne répond pas aux critères de choix de cette école. Tant que tu ne changeras pas et aussi longtemps que je tiendrai cette école tu ne pourras pas recevoir nos enseignements. »
Tang-Sâm, abasourdi et furieux contre son père, décida de quitter le foyer pour se chercher une autre école. Il aimait par dessus tout les arts martiaux. Il ne pouvait pas s’en passer. Les arts martiaux étaient sa vie.
Il quitta donc son foyer avec quelques victuailles et commença à marcher, et il marcha longtemps. Au bout de quelques jours, il arriva dans la contrée voisine, et se dirigea vers l’école la plus renommée, en demandant son chemin aux villageois.
Tang-Sâm demanda audience auprès du directeur de l’école. Un moine revint quelques minutes plus tard et lui fit signe d’entrer.
Maître Young reçu notre voyageur, et le priant de s’assoir, lui dit :
« Tu es le fils de Maître Hoeï ? n’est-ce pas ?
– oui répondit Tang-Sâm.
– J’ai reçu de ton père un message, et il ne donne pas de très bonnes références à ton sujet. Et par conséquent, je ne peux pas te prendre dans mon école. Et comme je pense qu’il en est de même pour toute les écoles du pays… »
Tang-Sâm déçu, tomba en larme.
« Pitié mon seigneur, je ferai n’importe quoi pour apprendre les arts martiaux, c’est ma vie et je ne peux vivre sans cela.
– Non, je ne peux pas et j’en suis désolé pour toi.
– Alors n’importe quelle place fera l’affaire. Du moment que je peux regarder les autres s’entraîner, je vous promets que je ne vous gênerai pas. Vous n’entendrez jamais parler de moi. S’il vous plaît acceptez moi ! »
– Bien Tang-Sâm, je te propose une place d’apprenti cuisinier.
Tang-Sâm se releva et remercia le maître de sa gentillesse.
– Ne me remercies pas, il y a une condition à mon acceptation.
– Oui maître, tout ce que vous voudrez.
– Tu ne devras en aucun cas revenir me voir, ni même me parler. Tu devras faire ton travail et ne jamais te plaindre de quoi que ce soit. Si j’entends tes supérieurs me parler de toi, tu seras à jamais chassé de toutes les écoles du pays. »
Tang-Sâm repartit triste, mais il était dans une école d’arts martiaux. La première semaine fut la plus longue de son existence. Il apprit à faire la cuisine, faire les courses au marché du village, et ne disposait que de 2 heures dans la journée pour se reposer. Le travail était rude, mais il pouvait de temps en temps regarder de loin, l’entraînement des élèves de l’école.
Bon gré mal gré, il se faisait à son nouveau travail. et de temps en temps il pouvait regarder les entraînements du soir.
Quelques mois passèrent.
Un jour, vers midi, alors que Tang-Sâm finissait de laver les bols pour le déjeuner, il reçut un grand coup sur la tête. Dans cette partie de la cuisine il n’y avait que lui. Et puis tous les cuisiniers étaient aux fourneaux. Que lui arrivait-il ?. Ce coup sur la tête, qui lui avait fait mal tout de même, le rendit méfiant. Pendant trois jours il se demanda qui lui avait donné ce coup sur la tête. Bizarre, il n’avait vu personne.
Une semaine passa. Tang-Sâm était dehors, pour ranger quelques caisses. Quand soudain il reçut, à nouveau, un grand coup sur la tête. La peur le prit. Que lui arrivait-il ? Mais enfin, qui était le farceur qui lui faisait pareil coup ? En plus ça ne lui faisait pas du bien, et la bosse de la dernière fois n’avait pas encore fini de guérir. Personne aux alentours, aucun bruit ne lui indiquait une présence quelconque…. Il devint de plus en plus méfiant.
Troublé, surpris, fâché et frustré, Tang-Sâm commença à avoir vraiment peur. Et si c’était les esprits ?.
Il pensa qu’il devait voir absolument le grand Maître Young pour lui parler de ses aventures. Mais se souvenant des recommandations du grand maître, il préféra ne rien dire et ne compter que sur lui même.
Chaque semaine, et cela depuis maintenant 2 mois, Tang-Sâm recevait des coups sur la tête. A n’importe quelle heure de la journée, jamais le même jour, et toujours ce grand coup sur la tête. Au bout de deux mois passés ainsi, cela se produisit la nuit. Tang-Sâm recevait des coups de bâton un peu partout sur le corps. Mais juste un par jour.
La méfiance de notre jeune apprenti était à son maximum. Il en devenait paranoïaque maintenant. Un jour où Tang-Sâm devait partir pour le marché, le chef cuisinier, qui avait vu Tang-Sâm très fatigué et sur les nerfs, lui donna son après-midi.
Tang-Sâm décida de faire le point sur cette affaire qui le titillait depuis maintenant 6 mois. Il décida d’abandonner la méfiance qui lui rendait la vie intenable, et de faire place à l’observation, à la sérénité, à la rapidité, et à la perception.
Il commença une longue et incroyable transformation de lui même. Les premiers jours furent difficiles pour retenir sa haine et sa colère face aux coup de bâton. Mais il commençait de jour en jour à apercevoir le bâton qui le frappait. Puis de semaine en semaine il commençait à apercevoir la main de son agresseur, puis le bras, puis le corps et ainsi de suite.
Au bout de quelques mois, il parvint à éviter un coup sur deux. Mais il ne voyait toujours pas le visage de son agresseur. Les fois suivantes il parvint, même à passer deux jours de suite, sans prendre de coup de bâton.
Une année s’était passée, et Tang-Sâm n’avait reçu que deux coups de bâton. Il était même arrivé à arrêter certains coups, avant même que son agresseur puisse le frapper. Son sens de la perception était tel, qu’il arrivait maintenant à prévoir les coups de son adversaire, et tout cela dans une paix et une sérénité d’âme parfaite.
Le semestre de l’année en cours était passé, Tang-Sâm avait bien changé. Il ne recevait plus de coup de bâton depuis longtemps maintenant. Lorsque un moine arriva dans la cuisine et demanda après Tang-Sâm.
Le moine lui dit :
« Viens vite avec moi, le grand maître Young veut te voir de toute urgence »
Un peu surpris de l’invitation du moine, Tang-Sâm se hâta avec le moine, et se rendit dans le dojo personnel du grand maître.
Young, l’attendait assis dans la position du lotus. Tang-Sâm, anxieux, entra dans le dojo et s’assit en face du maître.
« Bonjour, Tang-Sâm. »
– Bonjour Maître Young.
– Je t’ai fait venir pour une raison simple. Tu as fini ta formation dans notre école. Tu as passé tous les tests et même plus. Je t’ai mis à rude épreuve, je dois dire plus que la normale et tu as tout esquivé sans la moindre erreur. Tant au plan technique que sur le plan du Tao, je peux dire qu’aujourd’hui je n’ai plus rien à t’apprendre. Pour le reste, la vie se réservera le droit de t’enseigner l’expérience et la sagesse des hommes qui savent. Il est temps pour toi de nous quitter, pour enseigner à ton tour, ce que tu as appris ici. »
Tang-Sâm compris alors beaucoup de chose dès cet instant.
Pendant de nombreuses années, parcourrant le pays, il enseigna à son tour les arts martiaux. Plus tard, Il créa une école de renommée nationale qui porta son nom.
L’école de Maître Tang-Sâm.